Abstract: | Jusqu'à la fin des années 60, il n'y avait que 5 universités en Égypte; durant les années 70, il en fut créé sept nouvelles en sept ans. L'afflux d'étudiants dans les universités ne représenterait pas un problème aussi grave, s'il ne s'accompagnait d'une pénurie des effectifs au niveau du corps enseignant. L'émigration des enseignants vers les pays pétroliers a encore aggravé le problème. Un autre effet s'observe au retour des années d'émigration: la 'retraditionalisation' de la société égyptienne est due dans une large mesure aux habitudes acquises lors du séjour dans les pays pétroliers. Que les études universitaires soient arrivées à un seuil critique, nul en Égypte ne le démentira, bien que les interprétations divergent. Déclin dû à la politique d''infitâh' (ouverture), décalage entre orientations capitalistes et infrastructure socialisante héritée des années 60, ou plus prosaïquement échec inévitable de l'université de masses? Cet article analyse la crise de l'enseignement universitaire en Égypte et identifie le profil des acteurs concernés - enseignants et étudiants - et leurs modes de mobilisation respectifs, au cours des années 80. Notes, réf. |