Abstract: | Le Sénégal n'a pas été épargné par la dynamique de destructuration-restructuration, qui fait de la Casamance le principal lieu de manifestation des forces centripètes. Le 'séparatisme' y polarise énergies et discours. La recréation du MFDC (Mouvement de forces démocratiques de la Casamance) en 1980 montre la profondeur de la volonté des initiateurs de ce projet de réussir leur ancrage dans le paysage politique et d'y exercer un leadership effectif. La légitimité de l'option 'indépendantiste' du MFDC est fondée sur une double individualisation de la Casamance par rapport aux autres espaces constitutifs du territoire sénégalais. L'appartenance à un domaine géographique extra-sahélien et la différence du schéma d'évolution historique de cette région sont les principes de base autour desquels s'articule le discours irrédentiste. L'efficacité de la propagande des leaders du MFDC a résidé et réside encore dans la mise en oeuvre d'une logique identitaire sélective qui cible des groupements humains à mobiliser dans une dynamique de déconstruction de l'État-nation sénégalais et de construction d'une nouvelle nation. L'ethnicité, l'autochtonie et l'assomption de l'irrédentisme sont au coeur de leurs discours de subversion de l'ordre idéologique dominant des autorités politiques de Dakar. Bibliogr., notes, réf., rés. en anglais et en allemand. |