Abstract: | Alors que, selon la tradition classique, le marché naît de la confrontation d'intérêts particuliers où la liberté individuelle s'exprime pleinement, les activités de production et d'échange en Afrique s'enracinent dans des hiérarchies multiples, des dépendances personnelles, des investissements religieux, politiques et relationnels, qui, bien gérés, établissent les conditions sociales de l'économie marchande et de la rentabilité. Ce point de vue est illustré ici par quelques exemples, extraits d'enquêtes menées dans la région de Korhogo (Côte d'Ivoire). Trois activités dans la région de Korhogo (riz étuvé, marchandises générales, contrebande de tissus) sont étudiées sous l'angle de leur fonctionnment et des revenus qu'elles procurent. Ces marchés et ces circuits, loin d'être spontanés, sont socialement construits et entretenus par des agents soucieux de créer des espaces d'échange rentables. Ils y parviennent et soumettant à des visées strictement économiques des ordres sociaux et culturels, certes inégalitaires et coercifits, mais qui, malléables, s'ajustent finalement à l'impératif de rentabilité. Bibliogr., notes, réf., rés. en français (p. 344) et en anglais (p. 349-350). |