Abstract: | L'évolution de la Mauritanie contemporaine voit le secteur religieux islamique s'officialiser et s'étatiser dans ses fonctions respectives de gestion du culte, de l'enseignement et de la justice. Cette 'déprivatisation' a, entre autres, pour conséquence l'apparition d'un personnel religieux salarié ou subventionné par l'État dont les nouveaux rapports au politique constituent une figure inédite de l'histoire de l'islam en Mauritanie. À la veille des élections présidentielles, en novembre 1991, une demande d'homologation d'un parti dénommé 'al-Umma' (la nation musulmane) est déposée auprès du ministère de l'Intérieur. Provenant, semble-t-il, de la mosquée du 5e arrondissement de Nouakchott, la demande se heurte à un refus officiel. Mais la présence d'un courant islamique parmi le personnel des mosquées montre que la question du rapport du religieux au politique est favorisée directement par le processus à la fois de concentration et d'élargissement du pouvoir étatique qui a ainsi fait entrer l'islam dans son jeu. Notes, réf., rés. en français et en anglais (p. 180). |