Abstract: | Par définition, jusqu'au début des années 1960, l'Algérie est le prolongement administratif de la métropole française. En conséquence, l'ordre doit y régner. De cet axiome découle l'impossibilité d'édicter une doctrine de combat en Algérie. Pourtant, face à un ennemi non désigné mais qui prend cependant les armes contre le colonisateur, les responsables militaires, sous couvert des autorités civiles, sont amenés à prendre certaines dispositions. Cet article s'interroge sur l'emploi de l'outil de guerre en Algérie, où l'empirisme des méthodes de combat l'emporte dans une guerre non reconnue qui se cache sous l'euphémisme d'opérations de maintien de l'ordre. Après l'insurrection du Constantinois de mai 1945, trois écoles de pensée apparaissent. Il s'agit de concepts assez vagues distinguant les improvisations des 'Métropolitains' du corps de bataille des nostalgies des 'Africains' de l'armée d'Afrique et des certitudes des 'Centurions' rentrant d'Indochine. De ces trois approches, surtout après les massacres du 20 août 1955, sont issus de nouveaux concepts adaptés à la forme particulière de la guerre d'Algérie: la création de diverses unités anti-guérilla, l'attention portée à la question clef du renseignement, la maîtrise de la troisième dimension (le matériel radio et aérien perfectionné), l'isolement et la soumission des bandes de rebelles, la systématisation des regroupements de population. Notes, réf. |