Abstract: | Au Cameroun, la transition du droit, qui elle-même reflète la mutation sociopolitique engagée en 1990, est particulièrement perceptible sur le terrain du droit constitutionnel et, plus spécifiquement encore, du droit électoral. Son analyse révèle l'importance des enjeux de pouvoir et des rapports de force, les stratégies de conquête ou de conservation du pouvoir, par la proximité des échéances électorales, comme l'élection présidentielle, boycottée par trois partis de l'opposition parlementaire sans avoir saisi le Conseil constitutionnel, d'octobre 1997. Cet article se penche sur le processus de création du droit électoral, sur l'énonciation, la concrétisation et la mutation de cet ensemble normatif. Pour le corps social, le droit électoral n'est qu'un instrument au service des dominants de la classe politique. Le droit électoral tel qu'il est appliqué actuellement est l'héritier du droit de la période monolithique, et risque d'encourager le statu quo, voire d'appeler la réaction. Si pendant un certain laps de temps le 'bricolage' normatif semble inévitable, il faut espérer qu'il ne sera pas érigé en politique législative permanente. Notes, réf., rés. en français (p. 4). |