Abstract: | Au Sénégal, la problématique du rôle du local dans le développement national a fait l'objet d'une attention renouvelé, depuis plus d'une décennie. Cette situation, qui accompagne le déclin des capacités financières de l'État, exprime un retournement de grande envergure dans les relations entre le pouvoir local, le pouvoir central et les populations. Les performances économiques médiocres obtenues durant les années 1980, la persistance des crises politiques post-électorales, ainsi que les épreuves de force au sein des différents segments de l'élite politique urbaine ont fragilisé le pouvoir central. Ce processus est renforcé par le fait que, face à la profondeur de la crise économique et sociale, aucune alternative politique et économique digne de ce nom n'est lisible dans le discours de l'élite politique. Ces facteurs ont favorisé la reconceptualisation du rôle de l'État. Ses fonctions se réduisent à la définition d'un cadre stratégique pour le développement ainsi qu'à l'arbitrage et à la gestion des conflits. Dans ce contexte, le pouvoir local, l'informel et les ONG sont présentés comme les instruments du développement. |