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Title: | Le conflit foncier entre Krou et Burkinabè à la lumière de l''institution krouman' |
Author: | Schwartz, Alfred![]() |
Year: | 2000 |
Periodical: | Afrique contemporaine |
Issue: | 193 |
Pages: | 56-66 |
Language: | French |
Geographic term: | Ivory Coast - Côte d'Ivoire |
Subjects: | ethnic relations Kru land reform |
Abstract: | Le conflit foncier qui a opposé en Côte d'Ivoire, en novembre 1999, des autochtones krou de la sous-préfecture de Tabou à des immigrés lobi du Burkina Faso, et qui a donné lieu au 'départ précipité' de quelque 15 000 Burkinabè a probablement son explication dans l'histoire de l''institution krouman', système de fourniture de main-d'oeuvre qui a profondément marqué l'identité des Krou côtiers et qui, dans le Sud-Ouest ivoirien, les a longtemps tenus éloignés des activités de développement agricole. Les relations entre les commerçants européens et les habitants de la partie méridionale du littoral du Liberia moderne sont attestées dès la fin du XVe siècle. Les Kra ou Krao (Kru par corruption) jouent un rôle de courtiers, et le terme de Krumen finira par désigner une catégorie socioprofessionnelle davantage qu'un ensemble ethnique. Le phénomène gagna l'actuel littoral ouest-ivoirien. La période coloniale française fut incontestablement une période faste pour l'institution krouman, qui resta florissante sous sa forme traditionnelle dans la décennie qui suivit l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Mais la seconde moitié de la décennie 1970 vit le déclin de l'institution. Une reconversion dans le travail de la terre devenait inéluctable. Le gigantesque programme agro-industriel amorcé au début de la décennie 1970 dans le Sud-Ouest ivoirien affecta tout particulièrement les Krou, puisque la grande majorité des hectares de plantations devait être réalisée sur leur espace foncier traditionnel. Or, la raréfaction des terres disponibles constituait un obstacle que d'aucuns, comme dans le conflit foncier mentionné plus haut, surmontèrent en reprenant des terres précédemment cédées à un allochtone, en lui notifiant le non-renouvellement de son droit d'usage. Une certaine confusion semble régner sur les modalités d'application de la loi relative au domaine rural foncier du 23 décembre 1998. Il reste que le gouvernement ne peut plus faire l'impasse sur le dossier épineux de la question foncière sans risquer de nouveaux affrontements. Bibliogr., note, réf. |