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Periodical article | Leiden University catalogue | WorldCat |
Title: | Question foncière et construction nationale en Côte d'Ivoire: les enjeux silencieux d'un coup d'État |
Author: | Chauveau, Jean-Pierre |
Year: | 2000 |
Periodical: | Politique africaine |
Issue: | 78 |
Pages: | 94-125 |
Language: | French |
Geographic term: | Ivory Coast - Côte d'Ivoire |
Subjects: | agricultural crisis land law |
External link: | https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=POLAF_078_0094 |
Abstract: | Cet article montre quels sont les enjeux et les ressorts profonds de la situation de crise qui affecte les campagnes de Côte d'Ivoire, et les affectait déjà bien avant le coup d'État de décembre 1999 qui a renversé le régime du président Bédié. L'importance de la question foncière, avec la récurrence des conflits entre autochtones et migrants, se reflète dans les arrangements institutionnels comportant de nombreux niveaux de médiation et organisations intermédiaires. Les conflits fonciers actuels doivent être replacés dans les vastes mouvements de colonisation agraire qui ont marqué l'histoire rurale ivoirienne, singulièrement depuis l'indépendance du pays en 1960. Un processus de 'frontière interne' a contribué à la constitution de l'espace national ivoirien non seulement sur le plan économique, mais aussi du point de vue de la construction des champs identitaire et politique. Par l'effet d'une sorte de pacte social et politique tacite, un dispositif de coordination politique entre le pouvoir (l'État-parti en 1960), les cadres, les politiciens nationaux et locaux et les populations rurales s'était renforcé régulièrement à l'appel du PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire) et d'Houphouët-Boigny lui-même. La position des médiateurs a toujours eu des implications dans le domaine foncier. Mais la crise économique a ouvert des brèches dans le socle institutionnel 'incitatif' sur lequel s'était bâti le versant agricole et rural du 'miracle ivoirien' dans un contexte de forte croissance économique, de soumission politique des sociétés paysannes locales et de leurs représentants, et d'abondance de terres. Cette crise a remis la question foncière au premier plan des préoccupations et des argumentaires électoraux. L'erreur de Bédié a été de ne pas savoir proposer un nouveau compromis qui fût autre chose que le simple 'rétrécissement' de la base sociale des bénéficiaires du régime. De nombreuses questions restent posées sur les conditions d'application future de la loi foncière et les nécessaires compromis sur le plan local. Notes, réf., rés. en anglais (p. 222). |