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Periodical article | Leiden University catalogue | WorldCat |
Title: | 'Va manger les arbres de la brousse!': les hommes, les esprits et leurs espaces chez les Luba du Katanga |
Author: | Petit, Pierre |
Year: | 2000 |
Periodical: | Civilisations |
Volume: | 47 |
Issue: | 1-2 |
Pages: | 143-163 |
Language: | French |
Geographic term: | Congo (Democratic Republic of) |
Subjects: | ancestor worship magic Luba physical planning |
External link: | https://www.jstor.org/stable/41229614 |
Abstract: | Le concept de l'espace est souvent dénoncé comme typiquement occidental. Or, si l'on prend ce mot dans son sens commun d'étendue, on peut lui trouver un équivalent proche dans la langue luba: 'kyaba'. Le présent article examine le concept de l'espace chez les Luba, qui occupent le nord du Katanga en République démocratique du Congo, en rapport avec les présences spirituelles qui peuplent différents lieux. Trois grandes catégories d'esprits sont au coeur du système rituel luba: les morts, parmi lesquels certains sont appelés à s'ancestraliser pour aider leur progéniture, tandis que d'autres, générateurs d'affliction, sont combattus par les vivants; les génies territoriaux, qui produisent les ressources des domaines fonciers; les esprits de la possession ('vidye'), qui inspirent les médiums dans le travail divinatoire. Ces trois catégories ne peuvent être ramenées à l'opposition dieux/morts: on constate chez les Luba que les espaces sous l'empire des morts ancestralisés, c'est-à-dire le village et la maison, sont aménagés selon un plan orthogonal préétabli; au contraire, les espaces liés aux génies et aux esprits de la possession ne font l'objet d'aucun aménagement. Les génies territoriaux font figure d'esprits inamovibles peuplant la brousse. Le lieu où on leur rend le culte est un site fixé théoriquement de toute éternité, sur lequel les hommes ne peuvent ériger aucune construction. Moins fixes que les génies et moins itinérants que les 'vidye', les morts ancestralisés se déplacent selon le rythme des humains qui les honorent. Les 'vidye', eux, sont affranchis de toute contrainte par rapport à l'espace. Bibliogr., notes, réf. |