Previous page | New search |
The free AfricaBib App for Android is available here
Periodical article | Leiden University catalogue | WorldCat |
Title: | Coup d'État réussi en Centrafrique |
Author: | Laloupo, Francis |
Year: | 2003 |
Periodical: | Géopolitique africaine |
Issue: | 11 |
Pages: | 141-149 |
Language: | French |
Geographic term: | Central African Republic |
Subjects: | political change coups d'état 2003 |
Abstract: | Le 15 mars 2003, Ange-Félix Patassé a été renversé par un coup d'État, le sixième depuis son élection en 1993. Son tombeur, le général Bozizé, s'est proclamé président de la Republique centrafricaine. Le nouveau régime, qui joue d'un soutien populaire manifeste et de l'adhésion de la quasi-totalité des forces politiques, a engagé le pays dans une période de transition de deux ans, qui doit déboucher sur des élections libres. Cette transition représente surtout un véritable pari de reconstruction d'un pays en situation de décomposition avancée, à l'économie sinistrée, au tissu social disloqué. En fait le putsch est l'aboutissement logique, plusieurs fois différé, d'une profonde rupture, depuis longtemps consommée, entre le régime de Patassé - en proie à une dérive aussi dévastatrice que suicidaire - et l'immuable identité du pays réel. Ainsi, le nouveau chef de l'État a précisé qu'il ne s'agissait pas d'un coup d'État mais d'une libération nationale. Le pouvoir de Patassé avait pu survivre à trois mutineries successives, entre 1996 et 1997, grâce à l'intervention répétée des troupes françaises. Deux facteurs nouveaux interviennent dans la tentative de coup d'État d'octobre 2002. D'une part, les partisans armés du général Bozizé ont entrepris leur opération depuis la frontière, devenue aléatoire, entre le Centrafrique et le Tchad. En second lieu, les hommes de Bozizé, après avoir été repoussés par les forces du pouvoir, se sont repliés à quelques 300 km de Bangui, ce qui place pour la première fois le Centrafrique dans une situation de guerre interne. Sur fond de crise larvée avec le Tchad, Patassé parle de dialogue pour la réconciliation nationale. Les pays membres de la CEMAC décident de déployer une force de sécurité en Centrafrique. Même s'ils reconnaissent en privé que le cas Patassé est difficile à défendre, ils ne veulent pas cautionner la prise de pouvoir par les armes. Le tournant de la crise s'est produit à la mi-février 2003. Finalement, les condamnations portées à l'étranger contre le coup d'État ont été modérées. Les chefs d'État de la CEMAC ont reconnu le nouveau pouvoir le 3 mai 2003. L'apaisement des tensions en Centrafrique participe à la normalisation souhaitée par les institutions financières dans les pays de la sous-région, ce qui facilite l'exploitation du pétrole tchadien. Notes. [Résumé ASC Leiden] |