Abstract: | Étude contextuelle de quatre-vingt-une représentations de chars et parties de chars gravées sur des parois rocheuses à ciel ouvert situées en bordure de six vallées successives du versant nord-occidental de l'Adrar des Iforas (Mali). Tous les chars figurés sont à timon simple. La plupart apparaissent dételés. Les rares véhicules attelés sont tirés par deux taurins de front. Fait curieux: aucun de ces attelages n'est conduit. Cette absence de conducteur ajoutée à la position des gravures sur des rochers hors de vue des passages, à leur style épuré et à la vocation non narrative des expressions associées, constituent un ensemble d'indices plaidant en faveur de réalisations dédiées à des entités surréelles. À en juger par la prédominance en tous lieux des représentations de taurins, le bétail jouait un rôle primordial au niveau symbolique et, corrélativement, des fonctions essentielles dans le jeu des relations sociales. L'art rupestre témoigne en outre de la transmission de croyances et de la circulation de biens de prestiges à travers le Sahara au cours du IIe millénaire av. J.-C. L'originalité architecturale de certains chars conduit à envisager l'existence d'ateliers de charrons à l'ouest de la vallée du Nil, peut-être dès le XVIe siècle av. J.-C. Le premier millénaire av. J.-C. est marqué par l'avènement d'une idéologie nouvelle accordant une place privilégiée aux silhouettes parfois imposantes de personnages armés de lance. Un animal exotique ignoré jusque-là par les graveurs fait une timide apparition: le cheval. Bibliogr., rés. en anglais, en français et en italien. [Résumé extrait de la revue] |