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Periodical article | Leiden University catalogue | WorldCat |
Title: | L'Afrique 'cent ans après les indépendances': vers quel gouvernement poltique? |
Authors: | Bayart, Jean-François Hibou, Béatrice Samuel, Boris |
Year: | 2010 |
Periodical: | Politique africaine (ISSN 0244-7827) |
Issue: | 119 |
Pages: | 129-157 |
Language: | French |
Geographic term: | Africa |
Subjects: | social conditions political conditions social change political change future |
Abstract: | En ce qui concerne l'Afrique au vingt-et-unième siècle, et en particulier cent ans après les indépendances, donc dans les années 2060, la prospective en matière de futur politique du continent n'échappe pas à la contingence et à l'indétermination. L'historicité du continent est en effet plurielle, et aucune des 'durées' de l'historicité n'est surdéterminante. Il s'agit plutôt de délimiter les parts respectives du possible et de l'impossible. Un élément très important dans les pronostics est que l'Afrique subsaharienne n'aura probablement pas achevé sa transition démographique dans les années 2060. Les moins de 15 ans - une jeunesse non ou mal formée par l'école - pourraient être près de quatre fois plus nombreux que les plus de 65 ans en 2050. La mobilité des hommes et le maillage du continent par les réseaux de téléphonie mobile seront des leviers de changement social. La mobilité peut en même temps être facteur d'exacerbation des inégalités sociales, les remises financières et sociales de l'émigration ne se répartissant pas de manière égalitaire dans les terroirs d'origine. Certains groupes, familles ou villages sont en grande partie captés par les villes où les migrants effectuent volontiers leurs investissements, voire peuvent amorcer un processus d'accumulation primitive de capital et de concentration agraire. L'urbanisation de l'Afrique, toute déséquilibrée qu'elle soit, est d'ores et déjà un fait, et les expériences sociales majeures de l'Afrique, en 2050, seront donc urbaines, sans toutefois que les institutions sociales ou politiques dites 'traditionnelles' s'effacent. Les liens entre libéralisation économique et extraversion auront des conséquences multiples sur le plan de la privatisation des États, de la globalisation financière, du rôle des 'nouveaux joueurs' étrangers, qui renforceront, en dernière instance, la position des classes dominantes. Celles-ci auront pour prix l'aggravation de l'inégalité, voire l'éviction de la scène politique de fractions entières de la population. La recherche des modes d'articulation spécifique des types de références montre en outre l'évolution des tendances du point de vue de l'éthique, mais aussi de la culture. Les auteurs proposent enfin différents scénarios de mise en forme politique pour l'avenir, sur le modèle de ceux que l'on peut déjà trouver dans d'autres pays non occidentaux ou en développement dans le monde. Notes, réf. [Résumé ASC Leiden] |